Performance-installation
Les Ruines Circulaires⎪2022
Archéologie d’une disparition
de David AYOUN et Esther MOLLO
portée et co-produite par Théâtre Diagonale,
co-production de l’Université de Lille via le dispositif AirLAB 2021-22
Depuis 2016, David et Esther développent une recherche qui interroge notre relation à la technologie : comment nous façonne-t-elle en même temps que nous la façonnons ?
Empruntant au récit fantastique et à la science-fiction, cette installation-performance propose une réflexion sur la fragilité de notre humanité contemporaine au temps de l’émergence de l’intelligence artificielle et de la robotique.
Une expérience physique et sensorielle où deux corps nus et fragiles se confrontent à la sophistication mécanique d’un dispositif numérique.
Les Ruines Circulaires est le titre d’une nouvelle de Jorge Luis Borges ici très librement adaptée. On y trouve l’idée du rêve dans le rêve, la notion de ruine (corporelle et spatiale), la notion de cercle et de cycle qui ont inspiré la mise en espace du dispositif et la mise en scène de la performance.
L’installation
6 tablettes numériques (iPad Pro) sont disposées autour d’un espace circulaire, elles captent en direct le réel en pivotant sur elles-mêmes. Elles cherchent aléatoirement quelque chose. On entend des fragments du texte de Borges diffusés via les haut-parleurs des iPad.
Les visiteurs sont invités à entrer dans le cercle. Les machines reconnaissent la présence de corps et via un dispositif de réalité augmentée font apparaître sur leurs écrans des pantins numériques qui interagissent avec le visiteur capté.
Le visiteur qui se trouve à l’intérieur du cercle voit alors apparaître autour de lui d’étranges présences, qui réagissent à ses mouvements, ainsi s’instaure un dialogue décalé et inattendu entre corps physique et corps numérique.
Les visiteurs restés en dehors du cercle peuvent suivre l’action sur les écrans des iPads. Chaque écran en fonction de sa position dans l’espace, montre un point de vue différent.
Ce dispositif invite le visiteur à changer de point de vue que ce soit dans l’installation ou pendant la performance qui l’active.
La performance
Le visiteur est convié à assister à un rituel, un événement qui se répétera ponctuellement, comme un cycle.
Au centre du cercle et devant les 6 tablettes motorisées, se trouvent les corps de chair et quasi nus des performeurs.
Les iPads, tels des chamans du futur, les suivent du « regard » et livrent un récit sous la forme d’un rêve : celui de l’émergence et de l’effondrement d’une humanité qu’ils tentent de reconstituer et de rencontrer. Les corps sont ré-animés progressivement par des fantômes numériques qui apparaissent sur les écrans. Leurs mouvements sont étranges et aberrants. C’est une histoire faite d’élans, de regards, de retenues, d’hésitations, d’esquives, d’effondrements.
Que deviennent les corps dans une relation par écran interposé ?
La performance est construite autour d’une tension entre l’expérience des corps en présence et celle de leur image, augmentée par des pantins numériques. La composition sonore, immersive et spatialisée, participe de cette tension. L’écran y est à la fois un obstacle au regard et une ouverture sur d’autres dimensions.
Conception, écriture et performance
David Ayoun & Esther Mollo
Création sonore et régie
Olivier Lautem
Développement Unity et Arduino
Charles Gallay
Expertise technique et fabrication de la mécatronique
Christophe Gregorio
Construction décor et régie
Richard Guyot
Maquette 3D et shader ragdoll
Thibaut Rostagnat
Suivi scientifique et laboratoires
Ariane Martinez
MCF HDR en études théâtrales, Département Arts
Laboratoire : CEAC
Sarah Troche
MCF en esthétique et philosophie de l’art, département de philosophie, UFR Humanités, Université de Lille
Laboratoire : STL /UMR 8163
Administration
Emma Garzaro
Stagiaire
Thomas Ferreira
Chargée de diffusion
Élodie Wattiaux