Le choix du texte Le Corps Utopique

Le Corps Utopique de Michel Foucault est avant tout, chose curieuse, un texte radiophonique, court, porté par une voix. On y parle du corps par son absence, on en parle par sa vibration. C’est un texte comme une histoire, un voyage vers l’incarnation, comme une prise de conscience. Du quotidien à la mort en passant par les grands mythes, sa narration l’amène à réévaluer sans cesse son rapport au corps vis à vis de l’utopie. Pour Foucault, le corps est une histoire de conscience. Il utilise justement le miroir (comme image) et le cadavre pour parler d’un endroit où je ne peux pas être. 

Il évoque le corps du danseur comme un corps à la fois parfaitement incarné dans l’ici et le maintenant et dans l’utopie. Ce texte en forme de spiral serait donc un voyage pour se réapproprier la perception du corps dans une articulation entre intérieur et extérieur de soi. Le corps numérique serait-il ce corps fantasmé et utopique ? Le texte interroge ce double image sans jamais s’en satisfaire avec complaisance. Comment l’interprète peut-il faire dialoguer ce corps numérique avec son corps incarné, physique. Peut-on faire ce chemin avec nos outils ? 

 

 

 

 

« L’utopie, c’est un lieu hors de tous les lieux, mais c’est un lieu où j’aurai un corps sans corps, un corps qui sera beau, limpide, transparent, lumineux, véloce, colossal dans sa puissance, infini dans sa durée, délié, invisible, protégé, toujours transfiguré; et il se peut bien que l’utopie première, celle qui est la plus indéracinable dans le coeur des hommes, ce soit précisément l’utopie d’un corps incorporel.»

(Extrait) Michel Foucault in Le Corps Utopique

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