Origines

Esther Mollo vient d’un théâtre du corps, de la danse et des enseignements d’Etienne Decroux, ce qui l’a conduite tout naturellement à s’intéresser à la marionnette, au théâtre d’objets et aux images projetées.

Depuis 2009, suite à sa rencontre avec l’artiste et ingénieur Jean Baptiste Droulers, elle mêle le travail corporel à la video et aux nouvelles technologies en plongeant le corps dans des dispositifs interactifs (traitement du son et de la video en temps-réel).

Au fil des projets, l’outil numérique est devenu un véritable outil de création, source d’inspiration en constante amélioration et modification. Jusqu’à devenir dans le spectacle « Mary’s baby», dont elle est le metteur en scène et l’interprète, partie intégrante de l’écriture et du jeu.

La tension créée par la dialectique homme-machine sur scène l’amène à penser l’acteur-interprète du 21ème siècle comme un interprète possiblement « augmenté ».

Son travail de ces dernières années, tout en gardant le corps au centre de la création, questionne le rapport de interprète avec les outils numériques. A partir de son expérience de metteur en scène-chorégraphe et d’interprète, elle essaie de définir quel est le processus qui amène l’acteur à profiter des avancées technologiques de son temps dans le but d’augmenter ses possibilités d’expression en restant maître de son jeu et de comprendre quel est l’impact que la « machine » a sur son travail.

* Ces réflexions sont développées dans son mémoire sur « acteur augmenté-acteur en devenir » écrit en 2014 dans le cadre du D.U.Art, Danse Performance à l’Université de Besançon ainsi que dans sa contribution à l’ouvrage collectif « Geste en éclat » qui vient de paraitre aux « Presses du réel ». 

Cela a donné vie à « des objets hybrides », des créations où corps-vidéo-son et éventuellement matière textuelle sont les ingrédients d’une écriture dramaturgique « plurielle ».

 

En 2015, Esther Mollo et David Ayoun se rencontrent.

 

David vient des arts visuels avec une grande pratique du corps, ce qui l’a amené à travailler sur des espaces d’articulation entre le corps et l’image.

Produite par Le Fresnoy, sa réalisation comme artiste et interprète, Danse///Fragment, est une installation interactive et générative animant une silhouette humaine enregistrée préalablement par Motion Capture. En questionnant le  corps numérique comme fantôme du corps physique, il est amené à considérer les spécificités du dispositif de « Motion Capture » avec Kinect comme un possible outil d’écriture chorégraphique.

 

De cette rencontre est née l’envie de commencer ensemble une recherche autour de la « Motion capture », pour questionner et nourrir leurs pratiques respectives, partager leurs expériences.